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Qui raconte?


Fanny Borius, journaliste. Diplômée de l'IUT de journalisme de Bordeaux (2005-2007), aujourd'hui IJBA. 

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Il s'agit ici de regarder le monde et de le raconter. Raconter la richesse de ces hommes, de ces vies, de manière forcément subjective mais le plus honnêtement qui soit. 
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9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 09:57

Publié dans le magazine de course à pied Zatopek n°25, février-mars-avril 2013


 COVER ZATOPEK MAG 25


La pochette du dernier disque de Zebda réserve une grosse surprise. On y découvre Emil Zatopek qui mène la danse devant Alain Mimoun et Herbert Schade dans le sprint final du 5000 mètres des Jeux d'Helsinki en 1952. A condition de les reconnaître. 

 

 

secondtour

 

Rencontre avec Mustapha Hamokrane, guitariste et chanteur du groupe toulousain Zebda (l'intégralité de l'itw est à lire dans le n°25 de Zatopek, rubrique 'Macadam People')

 


D’où vous est venue l’idée de cette photo pour illustrer votre album "Second tour"?

Un ami marseillais nous l’a proposée et on a tout de suite senti qu’elle avait quelque chose de spécial. On aimait le décalage par rapport au titre et aussi cette idée d’abnégation, d’effort, de souffrance et de rythme.

 

Et le fait qu'il s'agisse précisément d'Emil Zatopek. Vous avez une explication?

On avait déjà évoqué Emil Zatopek sur notre album Essence ordinaire. Dans une chanson qui s’appelle "Y’a pas d’arrangement", on raconte notre parcours de musiciens. Au détour d’une rime, on décrit la frénésie des premières années. "Pour qu’on nous retienne, il eut fallu derrière nous un Zatopek à la course" dit la chanson. Enfant, on avait cette image du champion tchécoslovaque comme étant celui qui peut courir jusqu’au bout du monde sans se fatiguer. Et puis, un nom pareil, cela ne s'oublie pas!

 

De la photo, vous avez fait un dessin. Pourquoi?

On voulait rendre l’image plus artistique donc on a eu l’idée de la faire repeindre. Tout a été très vite et on n’a peut-être pas mesuré à quel point on l'avait changée puisqu’au bout du compte, on ne reconnaît plus du tout Alain Mimoun. C'est dommage!

 

Vous en avez fait un coureur Noir.

Oui. Je pense qu’on aurait dû être un peu plus vigilant là-dessus. L’image reste belle. La référence est parlante mais, a posteriori, je trouve qu'on n'aurait pas dû modifier autant l'image d'Alain Mimoun. Surtout que son histoire est un peu la nôtre. Il est de la génération de nos pères. Il est venu d'Algérie comme eux. Et il a réalisé un parcours sportif exceptionnel. (Ndlr : 29 fois champion de France. Médaille d'or olympique sur marathon à Melbourne). Dans les familles, on l'admirait autant que Zatopek, c'est sûr!

 

Et aujourd'hui, est-ce que vous suivez encore l'actualité de l’athlétisme?

J’ai regardé les Jeux Olympiques cet été à la télévision. Mais sans plus. Disons que mes références sont toujours affectives. Mimoun, c’était une référence affective. Zatopek aussi parce qu’il est de l’Est et que nous avons une culture un peu communiste sur les bords. Je suivais aussi les exploits d'Hicham El Gerrouj parce qu’il représentait l’Afrique du Nord. Même chose pour Noureddine Morceli. Il y a moins de coureurs qui m'inspirent aujourd'hui.

 

Est-ce que vous courez vous-même?

Je cours, oui. Et j'ai toujours couru. Depuis mon adolescence jusqu’à aujourd’hui. J’ai même fait un peu de compétition en cross et en demi-fond. Ce sont mes distances de prédilection.

 

Peut-on faire un lien entre la course de fond et le fait d’être musicien?

Bien sûr. On peut faire un tas de parallèles intéressants entre la musique et le sport dans la manière d’avancer, de durer, de tenir, de s’améliorer. La part de technique s'avère aussi très importante dans les deux cas. C'est elle qui conditionne la régularité des performances. Le fait de pouvoir assurer. Puis survient parfois une part de magie qui peut t'amener à te transcender. D'un coup, sans trop savoir pourquoi, tu deviens excellent. Cela se produit sur certains concerts. On réussit tout ce qu'on tente! C'est comme ce fameux second souffle qu'on ressent parfois en courant. On passe de la souffrance à la facilité.

 

Un second souffle quand on court, on sait à quoi s'en tenir. Mais sur scène, comment cela se passe?

Sur scène, c'est comme dans le sport. Il arrive que l'attention s'égare en raison de problèmes techniques. On se met à penser à des choses auxquelles on ne devrait pas prêter attention. On est étranger à ce qu’on est en train de faire. C’est très psychologique en fait. Parfois, il arrive qu'on soit véritablement frappé d'un gros coup de mou. J'ai déjà fait des points de côté en plein concert. Ou alors je me sentais trop essoufflé pour bien chanter. Lorsque commence un concert, on sait qu'on va au devant de telles souffrances. Puis, à un moment, on sait qu’on va les dépasser. C'est fascinant!

 

Vous avez été le groupe le plus programmé dans les festivals en France en 2012. Qu’est-ce que ça vous inspire?

Ca veut dire avant tout qu’on est encore reconnu comme un vrai groupe de scène, ce qui a toujours été notre force et notre bonheur: être sur scène, dans le partage, les moments qu’on peut passer ensemble. C’est très agréable car la scène est très importante pour nous.

 

Pourquoi ces huit ans d'absence?

Cela faisait vingt ans qu’on jouait ensemble. Quand on dure, on devient meilleur, c'est vrai. En même temps, on s'enferme progressivement dans ce que l'on sait faire de mieux. Une préoccupation supplante le reste, celle de tenir dans la durée. A un moment, on a tous eu envie d'explorer d'autres univers, de faire d'autres rencontres artistiques. Cela a duré un temps. Et puis, on s'est retrouvés. Tout cela s'est fait très naturellement. Pour nous, notre break n’était clairement pas un break définitif. On savait que l'aventure de Zebda n’était pas terminée.

(...)

Propos recueillis par Fanny Borius, au Zénith de Paris le 12 octobre 2012

 

 

 

La suite dans le n°25 de Zatopek, février-mars-avril 2013, 5,50 euros

 

 

 

 

 

 

 

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